mardi 20 novembre 2012

Tanit, déesse phénicienne de Carthage




Tanit est une déesse mystérieuse, de part à la fois sont origine, et sa fonction. 

Elle vient de partout et de nulle part. On lui revendique une origine Berbère mais c'est une déesse cosmopolite, un principe qui a séduit plusieurs peuple et régné sur plusieurs terres, un visage de plus pour le féminin sacré, qui a prit vie dans les méandres du désert, et dans le coeur des civilisations qui ont lutté pour y survivre.



Ashérah est un avatar d’Astarté (phéniciens), Ishtar (assyro-babyloniens), Inanna (sumériens), Tanit (phéniciens carthaginois), Aphrodite & Vénus (gréco-romains), Atar‘ateh (araméens), Atargatis (syriens)… déesses-mères de l’amour, de la fertilité, et de la fécondité. Tanit est une déesse d’origine berbère, chargée de veiller à la fertilité, aux naissances et à la croissance. Elle était la déesse tutélaire de la ville de Serepta et son culte prit de l’ampleur à Carthage où elle était nommée Oum. A l’avènement du patriarcat (phéniciens), elle fut, semble-t-il, épousée de force par le nouveau dieu-père Ba’al Hammon. Selon leurs ennemis romains, les carthaginois pratiquaient en leur honneur le sacrifice par le feu (holocaust / molk) de tous les premiers nés.
Déesse berbère de la fécondité, protectrice de tous les héros, les carthaginois en ont fait leur Athéna. Son attribut est le Delta symbolisant l’utérus de la femme enceinte, d’où son nom. Une tête de bélier la surplombe, symbole du rite agraire de la terre. Les 3 angles du deltas et les 2 cornes ont été récupérés par la suite, pour en faire une protection contre tout, et surtout contre le mauvais oeil des superstitieux, ce qui lui donne aujourd'hui la forme d’une main, la main de Fatma.




Ainsi,Ishtar, Astarté, Inanna, ne seraient que d'autres de ses prénoms. On peut aussi la voir comme une Isis, une Junon, une Venus Genitrix. 


Symbole de la déesse Tanit

Elle est souvent représentée et signifiée par un signe spécifique ressemblant à une sorte de personnage stylisé, levant les bras au ciel. 
On suppose que le simple fait de graver ce symbole appellait la protection de la déesse, et de ce fait, repoussait les dangers.On le trouve ainsi sur des poids en métaux, et des petits objets. 
Mais il est également très courant dans les bornes et les stèles. 
Au delà d'une fonction funéraire, la question serait de savoir si il possède également des intérêts liés à la fertilité, d'où la présence de ces bornes au delà des cimetières. 
Plus encore, quand on l'observe, il est constitué d'un triangle et d'un rond. Deux formes "primaires" qu'on peut retrouver dans l'étude des ondes de formes. 


Tanit tient parfois un bâton, dont le bout supérieur est bicéphale, et s'enroule , comme un caducée, et le bout inférieur est en fourche, comme le sceptre ouas des égyptiens. 
Serait-ce une sorte de caducée qui canalise ses fonctions selon la prière? 

 


Dans les faits, historiquement parlant, le fil du chemin de Tanit nous ramène à la grande ville de Carthage, édifiée par celle qui fut à son époque, un leader féminin: celle que les mythes immortaliseront sous le nom de Didon, mais qui se trouve être de son vrai nom Elishar, une ambitieuse princesse phénicienne. 



Tantôt femme délaissée par un fils de Vénus et qui se suicide avec l'épée de son bien-aimée; tantôt femme fidèle au point de se jeter dans le bûcher telle une Pénélope harcelée par les prétendants, Elishar est une figure forte, qu'on dit d'une grande beauté et dont la mort reste une inspiration romantique classique. 


D'un point de vue plus historique, en fuyant par la mer les complots et les machinations qui se trament à la cour de Tyr suite à l'assassinat de son mari, elle entre dans la légende en gagnant par sa ruse, la nouvelle terre de son peuple. 

En effet, après des négociations, les peuplades locales acceptèrent de lui vendre toute la terre qu'elle pourrait mettre dans une peau de boeuf. 
Coupant alors le cuir de l'animal en lamelle exceptionnellement fines, elle fit joindre le tout en une longue cordelette et put ainsi obtenir ce petit morceau de territoire d'Afrique du Nord, qui devint rapidement une suprématie commerciale et navale, colonisant alors les côtes avec de nombreux comptoirs marchands. 

Carthage de Tanit
On dit qu'Elishar elle-même mit en place le culte de Tanit. 
Peut-être même qu'elle se présentait comme une personnification de la déesse, ou du moins comme sa grande prêtresse.Quelle meilleure légitimation politique peut-on donner à son peuple, que la bénédiction d'une déesse? 


Chez les Carthaginois, là où le Baal'Hamon des bûchers prend corps en un Moloch dévoreur et brûlant, Tanit, est une déesse de protection et de fertilité, attachée à la lune et à la végétation. 
Maternelle, elle se tient aux pieds du Baal et pleure de compassion, avec un enfant dans les bras. 
De nombreux récits romains(bien souvent exagérés car produits par les ennemis jurés des Carthaginois) parlent des sacrifices d'enfants via le bûcher du Moloch. 
Dès lors, au vu des nombreux ex-voto fait à Tanit pour protéger les enfants en bas-âge, on peut-être tenté de penser que tout ceci confirme son rôle d'énergie féminine temporisatrice et équilibrante vis-à-vis de son équivalent/seigneur/époux Baal'Hamon.




Inspire-moi, Tanit la Tendre, Tanit la Tunisienne, 
Quand je chante les Djerbiennes au rythme des tam-tams et tabalas. 
Les voilà entrant dans la danse, vases sveltes, un vase sur la tête altière. 
Les voilà longues lisses, les Djerbiennes à la tête d'or 
Et les hauts dieux d'ébène pour rythmer leurs pas. 
Les tam-tams dansent et les tabalas, les tam-tams sous les mains d'ébène dur. 
Les voici de soie fine, les Djerbiennes, soyeuses et souples 
Et déroulant rythmée leur fuite frissonnante, gracieuse. 
Et montent les hosannahs dans la nuit bleue étoilée. 








Source:
http://magie.alliance-magique.com/sujet-30964.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tanit

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